vendredi 31 mars 2017

Le Loup peint par Jacques Saussey


Résumé
Vincent Galtier est vétérinaire dans une petite ville de Bourgogne. Depuis la mort accidentelle de son fils, son couple est à la dérive et il passe d’une maîtresse à une autre, sans autre satisfaction que celle de la chair.
Un soir qu’il vient de quitter le lit de sa dernière conquête, alors qu’il traverse une forêt isolée, une voiture occupée par d’étranges silhouettes tente de le tuer en le faisant sortir de la route. Quelques instants plus tard, c’est une scène de cauchemar qu’il découvre en arrivant chez lui.
De surprises en manipulations, il comprend qu’il est un pantin immergé malgré lui au cœur d’un complot dont l’objectif n’a rien de pacifique…

Avis
Depuis un moment je voulais découvrir la plume de Jacques Saussey dont j'entendais le plus grand bien. L’occasion s'est présenté avec le salon du livre de Montaigu où il sera présent.

Le livre commence avec Vincent Galtier. Il est marié, vétérinaire à la campagne. Il sort d'une intervention qui s'est mal terminé. On sent qu'il est déprimé et que cet événement vient se rajouter à sa longue liste de choses qui ne vont pas. Il décide donc de retrouver son amante. Mais sur le chemin il va faire une mauvaise rencontre qui va se solder par un accident très grave pour la voiture qui le prenait en chasse. A partit de là c'est une cascade d'événements qui va se produire et qui vont affecter la vie de Vincent comme jamais. De cet accident, une jeune femme en est sortie vivante sans que Vincent le sache au début. Cette jeune femme, Sophie, va chercher à se venger. 
Sophie est une jeune femme absolument magnifique. On pourrait la comparer à une déesse vu l'effet qu'elle a sur les hommes. Elle sait qu'elle a du charme et elle va en jouer auprès de toutes ses victimes. Elle est terrifiante de part de son absence d'humanité. La seule personne qui comptait à ses yeux est morte dans l'accident. Au début on ne comprend pas clairement ce qui anime sa vengeance qui ne semble avoir aucune limite. Mais au fur et à mesure les éléments nous sont apportés.
Du côté des enquêteurs, la variété dans les personnages est intéressante. On se demande parfois comment font ils pour pouvoir travailler ensemble sans que cela vire au drame permanent. Ce qui est réussi c'est qu'ils sont bien différents les uns des autres aussi bien dans leur caractère que dans leur manière d'enquêter cela va être un atout mais aussi un inconvénient. Le commandant qui arrive à la fin du livre va faire prendre un tournant à l'enquête. 

D'un côté il y a donc ce qu'il va arriver à Vincent Galtier. D'un autre il y a la vengeance de Sophie. Mais il y a aussi une autre histoire en parallèle de tout ça mais qui est lié, d'une certaine manière, à Vincent Galtier. 
Sur cette dernière je n'en dirais pas trop pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découvrir mais elle est glaçante. Cette histoire pourrait se produire et ce serait alors le début d'un "grand bordel". Elle aborde ainsi la question du terrorisme et des nouvelles manières de le mettre en oeuvre. La fin de cette histoire nous donne quelques sueurs froides....

Ce livre va à 100 à l'heure. D'un événement plutôt simple, c'est une avalanche qui va se déclencher et qui va partir dans tout les sens. On est pris dès le début dans cette spirale infernale et on ne voit pas comment elle va finir. La tension monte de plus en plus et donne un rythme incroyable au livre. Il est impossible pour moi d'anticiper la fin du livre. Rien que ça je trouve ça absolument parfait.
Un petit plus qui m'a fait sourire : l'utilisation de certains noms d'auteurs pour des rues ou pour un personnage. C'est une belle manière de leurs rendre hommage !

C'est donc un gros coup de cœur pour ce thriller qui vous laissera, je l'espère, sans voix et surtout hors d'haleine !

Éditeur : Édition du Toucan - Date de parution : 6 Janvier 2016 - 432 pages - 20 euros

dimanche 26 mars 2017

Le jour des morts par Nicolas Lebel


Résumé
Paris à la Toussaint. Le capitaine Mehrlicht, les lieutenants Dossantos et Latour sont appelés à l'hôpital Saint-Antoine: un patient vient d'y être empoisonné. Le lendemain, c'est une famille entière qui est retrouvée sans vie dans un appartement des Champs-Élysées. Puis un couple de retraités à Courbevoie... Tandis que les cadavres bleutés s'empilent, la France prend peur: celle qu'on surnomme bientôt l'Empoisonneuse est à l'oeuvre et semble au hasard décimer des familles aux quatre coins de France depuis plus de quarante ans. Les médias s'enflamment alors que la police tarde à arrêter la coupable et à fournir des réponses : qui est cette jeune femme d'une trentaine d'années que de nombreux témoins ont croisée? Comment peut-elle tuer depuis quarante ans et en paraître trente? Surtout, qui parmi nous sera sa prochaine victime? Dans la tornade médiatique et la vindicte populaire, chacun reconnaît la tueuse: elle est une voisine, une soeur, une ex, et la chasse aux sorcières s'organise. Mais derrière l'Empoisonneuse, c'est la Mort elle-même qui est à l'oeuvre, patiente et inexorable: nul ne lui échappera.

Avis :
Quel plaisir de retrouver Mehrlicht et son équipe pour un nouveau livre ! Le précédent m'avait enchanté. Je découvrais la plume de Nicolas Lebel dont j'entendais tant parler. Et pour cause car son écriture est délicieuse. Elle est maîtrisée, elle sonne à merveille à mes oreilles.

Dans ce nouveau livre on retrouve l'équipe un peu là où on l'a laissé. Un personnage s'ajoute, c'est un nouveau stagiaire , Guillaume Lagnac. C'est un plaisir de retrouvé l'équipe de Mehrlicht. Ils ont à peine changé mais la relation entre Dossantos et Latour a un peu évolué. Ils sont devenus plus proche avec ce qui arrive à Latour. Mais le faite qu'ils gardent cela secret fait que Mehrlicht se pose des questions sur eux. Ce qui arrive à Latour et aussi à Dossantos dans ce livre reste à part de l'histoire principale. Cela n'aboutit pas vraiment à la fin du livre et laisse donc entendre que cela va continuer dans le prochain livre. Ils ne vont pas, je pense, pouvoir garder tout cela encore bien longtemps secret et cela sera sûrement explosif quand Mehrlicht va le savoir. Quand au nouveau, Lagnac, il est insupportable. C'est un jeune arrogant qui pense être le plus beau et le plus irrésistible. Mais heureusement que Mehrlicht, au début, puis en suite Dossantos vont lui faire comprendre de manière musclée qu'il faut qu'il se calme. Ces passages là et surtout le tout premier sont jouissif !

Quand à l'histoire en elle-même, il y en a deux voir trois qui vont bien sûr avoir un lien en commun. Ce lien n'est pas évident au début du livre mais il va commencer à apparaître à un peu plus de la moitié du livre. Cela ne gâche rien à la qualité de la construction du livre. Celle qui est quand même la plus intéressante est celle de l'Empoisonneuse. On ne voit pas comment ils vont faire pour résoudre cette enquête qui semble qui semble n'avoir aucune logique. Mais c'est sans compter sur la perspicacité de Latour qui va trouver un élément qui semble improbable mais qui sera l'élément capital pour avancer.
Puis en parallèle, il y a l'histoire de ce chercheur de livre et d'un ministre. Au début cette histoire est centrée sur ce chercheur. C'est un homme qui fait peur mais qui semble aussi extrêmement déprimé. Il n'a plus de plaisir à continuer car on comprend que plus personne ne partage autant que lui sa passion pour les livres anciens. Il est en contact avec un ministre qui cherche à se faire une collection de livres anciens pour en faite placer son argent. Cette histoire va se finir de manière surprenante. Pour reprendre un mot que Mehrlicht apprend au début du livre : c'est une histoire de "karma" !

Je ne peux que vous recommander de le lire si vous avez lu le précédent "L'Heure des fous". L'humour de Nicolas Lebel et donc de son personnage Mehrlicht est là pour notre plus grand bonheur. L'écriture est sublime, c'est une merveille. L'auteur fait passer quelques messages dans son livre. Il nous parle des médias et parfois de leur absurdité dans des reportages que nous voyons tous qui sont là pour combler le vide d'information. Il nous parle aussi de ces politiques qui veulent se faire une image mais qui en réalité ne correspond pas à ce qu'ils sont.
J'ai vraiment hâte de lire le suivant !!

UN GROS COUP DE CŒUR !!!

Éditeur : Marabout - Date de parution : 21 Mai 2014 - Pages : 384 pages 

dimanche 19 mars 2017

Syndrome de Stockholm par Philémon Le Bellégard


Résumé
De Stockholm à Los Angeles, Stendriëk Börgen, artiste suédois génial et mystérieux, entretient une relation occulte avec Enstenov Khalinek, puissant homme d’affaires aux méthodes discutables. A l'apogée de sa carrière, Börgen dévoile son grand œuvre, un ensemble monumental de plus de 3 000 toiles occupant la gigantesque Gallery of the Immortality du Titanium Palace de Los Angeles.
Börgen et Khalinek jubilent, mais aussitôt surviennent de nombreuses questions : quels liens unissent vraiment les deux hommes ? Comment une telle entente, aussi inattendue que suspecte, est-elle possible ? Quelle est cette étrange matière dont les œuvres sont faites... ?
Anna James, journaliste et critique d’art de haute renommée, se retrouve malgré elle au centre d'une histoire qui dépasse le monde de l'art. Elle va en effet découvrir que, derrière la création et le travail de Stendriëk Börgen, se cachent de sombres vérités...

Avis :
Jusqu'où peut on aller pour l'art ? Quelles en sont les limites ?
Voilà entre autres les questions que posent ce livre. Ce livre est une plongée très étrange dans l'art et notre rapport avec.
Pour répondre à ces questions, l'auteur se sert de trois personnages : l'Artiste, le Mécène et une Journaliste. Ces trois personnages vont vivre une histoire hors du commun qui va nous bousculer. On va vivre cette histoire de l'intérieur mais aussi de l'extérieur d'une certaine manière avec des articles de presse par exemple.
Dès le début du livre nous comprenons quel est le problème avec l'ensemble de l'oeuvre de cet artiste. Ainsi on va pouvoir arriver très vite au pourquoi et surtout comment l'Artiste et le Mécène en sont arrivés là. L'oeuvre de l'artiste se décompose en plusieurs périodes. Avec la journaliste kidnappée par le Mécène nous allons analyser l'oeuvre de l'Artiste. C'est extrêmement intéressant pour comprendre le pourquoi de cette oeuvre et les différentes phases. C'est aussi extrêmement dérangeant tellement c'est d'une violence extrême. Mais ces scènes de violences malgré leur dureté ne sont pas gratuites et servent bien l'histoire.
Ce qui est pour moi le plus intéressant dans ce livre, ce sont les relations entre l'Artiste, Le Mécène et la Journaliste ainsi que l'évolution, le changement dans leurs relations. La partie psychologique du livre est extrêmement bien écrite et précise. On peut suivre de page en page l'évolution de la relation entre ces trois personnages avec d'un côté la relation Artiste- Mécène qui est la plus intéressante et celle Mécène-Journaliste. La première relation est celle qui est le plus intéressante car elle change complètement au fur et à mesure du livre. On ne s'y attend pas mais assez vite on sait qu'elle ne peut en arriver que là. La seconde relation est plus classique car elle illustre bien le titre du livre. Mais en même temps on a envie de croire que la Journaliste de part ce qu'elle a vécue à réussit à prendre du recul.
J'ai pris beaucoup de plaisirs à lire ce livre même si par moment ce n'était pas facile de par la violence de certaines scènes. Mais j'ai très vite fait abstraction de tout ça pour être attentive aux explications pour comprendre cette oeuvre. Je ne suis pas très sensible à l'art en général mais l'auteur a su titiller ma curiosité et m'y intéresser.
Ce livre est servi par une écriture maîtrisée et d'un niveau qui impose le respect. Les mots utilisés sont bien choisis. Au début du livre, j'ai trouvé cette profusion, ce tourbillon de mots pour décrire ce qu'il se passait presque suffocante. Mais plus on avance, plus la maîtrise est là. Il faut avoir le cœur bien accroché pour lire ce livre extrêmement intéressant et puissant.

Merci à l'auteur, "angevin d'adoption", pour ce livre ! J'ai hâte de voir ce que donnera le prochain livre !

Éditeur : Librinova - Date de parution : 1er Décembre 2016 - Prix : 16,90 euros - 237 pages

jeudi 9 mars 2017

La différence invisible par Mademoiselle Caroline et Julie Dachez


Résumé

Marguerite se sent décalée et lutte chaque jour pour préserver les apparences. Ses gestes sont immuables, proches de la manie. Son environnement doit être un cocon. Elle se sent agressée par le bruit et les bavardages incessants de ses collègues. Lassée de cet état, elle va partir à la rencontre d'elle-même et découvrir qu'elle est autiste Asperger. Sa vie va s'en trouver profondément modifiée.

Avis :

Ce livre a remporté le prix BD découverte du site "Les Petits Mots des Libraires" 2017. C'est peut être la raison principale qui m'a donné envie de le lire. Mais le sujet qu'il aborde m'avait aussi donné envie de le lire. C'est la première fois que je vois un livre qui parle de l'autisme. J'avais acheté le livre avant qu'un candidat à la présidentielle utilise le mot "autisme" d'une mauvaise manière. Mais ce qui m'a fait le ressortir de ma M.A.L (Montagne à Lire) c'est la vidéo qu'a tournée Julie Dachez  pour répondre à ce candidat. Elle m'a bluffée tellement la réponse était parfaite.

Ce livre raconte l'histoire de Marguerite. Elle est en couple, elle travaille dans une grande entreprise. Elle a ses habitudes, ses rituels. Elle se sent différente des autres. Elle se rend compte qu'elle ne fait rien comme tout le monde et qu'elle ne rentre pas "le moule". Elle décide donc de chercher si il y a une explication à son sentiment d'être différente. Elle fait des recherches seule et découvre ainsi l'autisme et le syndrome d'Asperger. Elle va donc consulter un psy pour confirmer ce qu'elle a trouvée. Mais le premier qu'elle va consulter va lui dire qu'elle se trompe et qu'elle est juste très anxieuse et timide. Mais le second psy qu'elle va consulter va enfin l'aider et la renvoyer vers un centre pour faire des tests. C'est ainsi que des professionnels vont mettre les mots qu'elle attend d'entendre pour enfin se définir et se sentir complète.
A partir de ce moment, le livre prend tout son sens. Ça va être un peu le parcours du combattant pour Marguerite pour faire accepter cette situation à ses proches. Elle va être confrontée à tout un tas de réactions dont certaines m'ont profondément choquées. Elle se retrouve face à l'intolérance et aussi à la bêtise des autres. Mais aussi et surtout face à leur méconnaissance de l'autisme et aux préjugés ! Certains vont lui dire que c'est à cause des vaccins ou alors que c'est à cause de sa mère qui ne l'a pas désirée.

Ce livre est une vraie merveille. Déjà car on apprend plein de choses sur l'autisme et le syndrome d'Asperger. A la fin du livre il y a un petit mémorandum pour donner quelques notions sur l'autisme et plus particulièrement le syndrome d'Asperger. Il est très compréhensible et nécessaire pour se faire une idée plus précise sur le sujet.
Ce livre s'est aussi pour moi une leçon de vie. Marguerite a beaucoup de courage et de persévérance. Marguerite c'est bien sûr Julie Dachez, c'est son histoire. Elle m'a beaucoup touchée. Elle m'a aussi fait réfléchir par rapport à moi. Elle m'a bouleversée. Ce petit bout de bonne femme ne se laisse pas faire et ne s’apitoie pas sur son sort même ce qu'elle va vivre est difficile.
Le faite qu'elle s'adresse directement au lecteur est quelque chose de très bien fait et nous aide à comprendre ce qu'elle vit. Les dessins sont absolument magnifique et nous aide aussi à mieux comprendre ce qu'elle ressent. Le faite que l'on passe du gris à la couleur, nous montre bien ce que ressent Marguerite.
Avec ce livre on comprend mieux ce que vivent les gens qui ont le syndrome d'Asperger sans jamais tombé dans le patos ou l’apitoiement.
C'est une grande réussite ! C'est un livre à mettre entre toutes les mains !
Un grand coup de cœur !!!

Éditeur : Delcourt - Date de parution : 31 Août 2016 - Prix : 22,95 euros - 96 pages

dimanche 5 mars 2017

Block 46 par Johana Gustawsson


Résumé

Falkenberg. Suède. Le commissaire Bergström retrouve le cadavre nu et gelé d'une femme aux abords de la plage d'Olofsbo. Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d'enfants dont les corps sauvagement mutilés ont été abandonnés dans les bois d'Hampstead, au nord de la ville. Ils présentent les mêmes mutilations que la victime suédoise : trachée arrachée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras. Etrange serial killer, qui change de type de proie et de lieu de chasse... Pourrait-il s'agir d'un tandem de sociopathes ?

Avis :

J'ai rencontré Johana à Toulouse en Octobre dernier lors du salon Toulouse Polar du Sud . C'est une femme absolument charmante ! J'avais beaucoup entendu parlé de son livre. À quelques jours de la sortie de son prochain livre "Mör" j'ai décidé de rattraper mon retard.

C'est une histoire qui va alterner entre présent et passé. 

Dans le présent, l'histoire commence à Londres où nous faisons la connaissance d'Alexis. C'est une jeune femme qui a un passé difficile. Elle est écrivain, elle écrit des livres sur les serials killers entre autre. Elle doit se rendre à une soirée de présentation de la nouvelle collection de bijoux de son amie Linnéa. Mais celle ci est portée disparu. C'est un peu la panique pour Alexis comme ses amis, Alba et Paul, et le petit ami de Linnéa, Peter. Son amie sera retrouvée en Suède où elle a une maison pour s'isoler. Son meurtre va mobilier une équipe d'enquêteur et une profileuse venue tout droit de Scotland Yard, Emily Roy. Cette profileuse a un parcours très atypique, elle vient du Canada où elle exerçait avant d'être recrutée pour Scotland Yard. Emily est une jeune femme très étrange. Elle s'immerge complètement dans l'enquête et il est parfois très difficile pour les enquêteurs comme pour nous de la suivre dans son raisonnement ou sa manière de faire. Mais elle fait preuve d'une grande exigence et précision dans son travail. On sait qu'elle va y arriver même si cela prendra du temps.
Les deux jeunes femmes se connaissent. Ce duo fonctionne bien et s'équilibre à merveille. J'ai beaucoup aimé ces deux personnages. La psychologie de ces personnages est très bien décrite. On est au plus près d'elles pour suivre l'enquête et leurs pensées. Ce qui m'a longtemps intrigué dans le livre c'est le petit rituel d'Emily avec la boite. Au fur et à mesure du livre on comprend à quoi elle lui sert.
Dans le présent, nous suivons aussi le tueur. Nous sommes dans sa tête. On ne peut pas savoir qui il est avant la fin du livre. La seule chose que l'on peut comprendre c'est qu'il est lié à la partie du livre qui se passe dans le passé. Mais cela reste flou un bon moment. On se dit que le tueur pourrait être n'importe qui. Il est très inquiétant et très mystérieux. On ne comprend pas pourquoi il tue au début du livre et surtout le lien entre le meurtre de Linnéa et ceux des enfants. 

Dans le passé, nous sommes pendant la Seconde Guerre Mondiale dans le camp de concentration de Buchenwald principalement pour suivre un personnage Erich. J'ai beaucoup aimé cette partie là de l'histoire. Elle est racontée avec beaucoup de précisions et de sérieux pour nous la restituer au mieux. Le détail dans les descriptions comme les odeurs est extrêmement bien écrit à tel point que j'ai eu l'impression d'y être. Cette période de l'Histoire m'a toujours intéressée. En lisant cette partie j'ai repensé à la trilogie des projets de David Khara et surtout au Projet Bleiberg. Comme dans le livre de David Khara, on ressent bien le travail de recherche de l'auteur. Pour le personnage de Erich Ebner, on voit bien le changement qui s'opère chez lui au fur et à mesure. La psychologie du personnage est encore une fois bien décrite.

Le lien entre le passé et le présent arrive au fur et à mesure. Au début on ne peut faire que des suppositions. Mais plus les pièces du puzzle s'imbriquent, plus le résultat est surprenant. On se rend compte que tout était là sous nos yeux ou presque.

L'enquête avance progressivement avec un rythme lent et plutôt flou mais avec beaucoup de sérieux et de crédibilité. On a parfois le sentiment de ne pas avancer et même de reculer jusqu'à ce que plusieurs éléments arrivent. La fin du livre est extrêmement prenante et surprenante. On ne s'y attend pas du tout, c'est la surprise totale ! Là dessus j'ai été bluffé car ce n'était à aucun moment envisageable.
J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir la plume de Johana. Il y a parfois des moments très durs à lire mais qui sont très bien écrit. Elle rend très bien hommage à cette période de l'Histoire qu'aujourd'hui encore plus nous ne devons pas oublier. Il y a aussi beaucoup de sérieux dans ce livre pour parler des serials killers on voit ainsi qu'elle a bien bosser le sujet car on ressent la maîtrise jusque dans les termes employés.
Pour conclure je dirais juste qu'il me tarde de lire le prochain qui sort le 15 Mars ! 

Éditeur : Bragelonne - Date de parution : 21 Octobre 2015 - Prix : 20 euros - 336 pages