mardi 29 novembre 2016

Une forêt obscure par Fabio M. Mitchelli


Résumé
" Je n'ai rien d'un monstre. Je suis là uniquement pour nourrir l'esprit de la forêt, en lui offrant la chair de la jeunesse. " Daniel Singleton, alias Robert Christian Hansen (1939-2014), le monstre d'Anchorage. 
À Montréal, Luka diffuse sur le Web les images des animaux qu'il torture, puis celles de son amant qu'il assassine à coups de pic à glace. Pour enquêter sur une telle affaire, il faut un flic borderline comme Louise Beaulieu.
En Alaska, dans la petite ville de Juneau, deux jeunes filles sont découvertes en état de choc. Pour comprendre, il faut un flic comme Carrie Callan, qui va exhumer les vieux secrets et regarder le passé en face.
Le point commun à ces deux affaires : Daniel Singleton, un tueur en série. Du fond de sa cellule, il élabore le piège qui va pousser Louise à aller plus loin, toujours plus loin... Jusqu'à la forêt de Tongass, là où le mensonge corrode tout, là où les pistes que suivent les deux enquêtrices vont se rejoindre.
Ce roman est librement inspiré du meurtre commis par Luka Rocco Magnotta en 2012, ainsi que des crimes de Robert Christian Hansen, qui a violé et assassiné 17 femmes entre 1971 et 1983.

Avis
Ce n'est pas le premier livre de Fabio Mitchelli. Mais pour moi c'était le premier que je lisais donc je n'avais aucun avis concernant cet auteur. Ce livre a été encensé par Gérard Collard. Rien qu'avec ça, on se dit que le livre doit être bon ou du moins qu'il mérite d'être lu.
Dès le début, l'auteur nous informe qu'il s'est inspiré de faits réels mais aussi de deux serials killers mais que le livre reste une fiction. On va en faite être à la limite entre ce qu'il s'est passé et la fiction en permanence. Certains détails sont extrêmement proches de la réalité voir même plus. 
Dans ce livre il y a plusieurs histoires que l'on peut en faite regrouper en deux distinctes pendant une bonne partie du livre. 
D'un côté il y a l'histoire de Luka Ricci mené par Louise Beaulieu à Montréal. C'est une enquêtrice très particulière. Elle est très marquée par la perte d'un être proche et elle va devenir accro aux jeux d'argent principalement. Elle a un style bien à elle dans sa manière de mener l'enquête et d'être. Je l'ai beaucoup aimé car quand elle parlait j'avais l'impression d'entendre ce charmant accent. Le vocabulaire utilisé m'a rappelé de bons souvenirs. J'aurais eu envie, pour mon petit plaisir personnel, qu'elle parle plus. On va aussi se retrouvé avec le tueur et le suivre dans sa démarche et sa façon de penser. Il est extrêmement dérangeant. On comprend très vite à quel point il est perturbé. On ne sait pas au début comment il en est arrivé là, il va falloir être patient pour le savoir. Certaines scènes avec le tueur sont bien décrites avec juste ce qu'il faut d'horreur pour faire frissonner le lecteur.
Puis nous avons l'histoire en Alaska avec Carrie Callan. Deux jeunes filles sont retrouvées sur le bord de la route. Elles ont été torturées d'une manière bien particulière et étrange. On avance très lentement dans cette affaire. Elle est très complexe et parfois un peu trop. L’enquêtrice est une mère de famille seule qui "élève" sa toute jeune fille atteinte de la progéria. Sa fille vit en faite en grande partie à l’hôpital. On sent que Carrie tient comme elle peut pour sa fille mais elle sait que l'issu sera fatal. Elle force le respect rien que pour ça. 
Ces deux histoires vont donc se rejoindre. Cela va prendre beaucoup de temps et peut parfois paraître très flou. A plusieurs reprises j'ai posé le livre pour faire le point et comprendre comment l'ensemble des éléments s’articulait entre eux. Ces deux affaires ne vont en former qu'une seule mais comporte plein de ramifications avec des affaires secondaires. C'est un livre que j'ai trouvé pendant un bon moment assez complexe. Tout s’enchaîne assez vite mais il y a quand même comme des rappels pour ne pas perdre le fil (voir même la corde tellement c'est énorme) de l'enquête. L'ambiance du livre est très noire. Elle est bien décrite et on s'y plonge facilement, comme dit plus haut : on en frémit ! Les personnages sont en majorité assez borderline mais ils sont bien amenés dans l'histoire. Il faut là aussi de la patience pour comprendre l'implication précise de certains dans l'histoire. Il y a une chose que j'ai bien aimé mais qui peut paraître comme un détail. L'action continue de se dérouler même quand on passe à un autre chapitre ou alors que l'on change de lieu et de personnage. Au début cela peut paraître étrange mais cela évite de perdre du temps.
Ce livre ne sera donc pas un coup de cœur mais j'ai quand même passé un bon moment. Le livre est complexe mais bien écrit, on a tout ce qu'il faut dans la juste mesure sans plus. Les amateurs de serials killers en auront pour leur compte.


Éditeur : Robert Laffont - Collection : La Bête Noire - Date de parution : 15 Septembre 2016 - Prix : 20 euros  -  416 pages

mardi 22 novembre 2016

Les démoniaques par Mattias Köping


Résumé : 
C'est l'histoire d'une vengeance.
L'histoire d'une fille qui affronte une bête.
Son proxénète, son violeur.
Son père.
Drogues, meurtres, esclaves sexuelles, pédophilie. Au cœur d'un village qui borde l'autoroute, entre marécages lugubres et forêts profondes, un monstre se déploie.
Depuis la Souille, son repère situé au cœur de la forêt, l'Ours dirige son clan d'une poigne de fer et repousse chaque jour les frontières de son empire criminel.
Sa fille Kimy n'a qu'une obsession : attendre froidement l'heure de la vengeance. Car si personne ne se souvient de son visage, nul n'oubliera sa colère. 

Avis
C'est le premier livre de Mattias Köping et le premier des éditions Ring que je lis. Cette maison d'édition a été au cœur de quelques polémiques avec entre autre un dessinateur qu'ils publient. Ce livre avait attisé ma curiosité à sa sortie par la première page et la 4ème couverture. L'histoire semblait très violente....Et c'est effectivement le cas.
Tout se passe dans la campagne française qui d'ordinaire est si paisible. Avec cette histoire on la verra sûrement d'un autre œil. Tout commence avec la jeune Kimy, elle a tout juste 18 ans et elle a été violée par son père et une partie de sa famille. C'est une jeune fille plutôt jolie mais très peu éduqué. Mais elle est très débrouillarde et pas si bête que ça. Elle fait partie de l'entreprise de son père qui consiste à la vente de drogues et de prostitution avec blanchiment d'argent. Son père s’appelle Jacky Mauchrétien mais il est surnommé "l'Ours". C'est un personnage très imposant, vulgaire, sale, sadique...la liste est longue pour le qualifier.
Kimy va vouloir se venger. Elle sera aidée d'un homme, Henri. C'est un prof qui vit seul, il est divorcé et dépressif. C'est une bouffée d'oxygène ce personnage. Avec lui tout est plus calme et plus simple. Il va se retrouver malgré lui confronté à la violence.
Tout est très sombre dans cette histoire. L'ambiance de la campagne est décrite de manière inquiétante. Tous les personnages sauf Kimy et Henri sont franchement détestables. Ils ne sont que violence. L'auteur la décrit tellement bien qu'on la ressent. Le langage est souvent très violent quand cela est nécessaire mais il est aussi très recherché pour le style sans être plombant.
L'histoire est partagée entre la vengeance de Kimy, son histoire avec Henri et ce qu'il se passe avec l'Ours. Vers la fin du livre une autre histoire se rajoute c'est celle de l'enquête.
La relation entre Kimy et Henri est sublimement bien écrite. J'ai trouvé ça très beau car simple, honnête et direct. Ils s'apprivoisent l'un l'autre, font connaissance. Leur histoire m'a touché.
La partie enquête vers la fin du livre est très bien traité. Pour moi qui fais un peu de droit, j'ai adoré la précision dans les termes et la façon de procéder.
Le majeur parti du livre traite de l'entreprise de "l'Ours". C'est extrêmement violent. Beaucoup de scènes de viols et de tortures. Mais c'est très bien écrit. Que les âmes sensibles s'abstiennent !
C'est une histoire très bien rythmé et très bien construite. On ne s'ennuie pas une seule seconde. Tout s’enchaîne à la perfection. Et la fin ! Là j'avoue que j'ai un peu détesté l'auteur sur ce point mais je le comprend aussi.
C'est donc un gros coup de cœur ! 

Éditeur : Ring - Date de parution : 6 Octobre 2016 - Prix : 21 euros - 392 pages

dimanche 20 novembre 2016

La petite musique de mort : Traque à Limoges par Marie Wilhelm


Résumé :
Caroline vit une adolescence choyée sous le soleil de la Martinique. Un soir, son monde bascule dans l'horreur. A la suite de la tragédie, elle se réfugie chez une vieille tante à Limoges. Elle y mène une existence anonyme jusqu'à ce que son passé la rattrape... De son côté, le commissaire Savigny de la SRPJ de Limoges et ses lieutenants nagent en plein brouillard. Un meurtre d'une rare cruauté a été commis, venant rompre le calme de la paisible capitale limousine. Les policiers, malgré leurs efforts, ne trouvent pas le commencement d'une piste. Aucun d'entre eux ne se doute que, quelque part en ville, une très jeune femme court un grave danger et qu'une chasse mortelle vient de s'engager et qui finira en plein cœur de la forêt limousin

Avis :
C'est le second livre que l'on m'envoie juste pour mon blog. J'ai rencontré l'auteur à Toulouse pour le salon Polar du Sud. Ce salon m'aura décidément apporté beaucoup ! 
L'action se déroule à Limoges avec deux enquêtes qui semblent bien distinctes. La première est liée à des corps de jeunes femmes retrouvées mortes dans des conditions horribles. La seconde enquête commence bien des années avant en Martinique. Caroline est la seule survivante de sa famille. Son père semble être lié à un vol d'émeraude qui transitait par son entreprise. Caroline va être enlevé, torturé et violé à de nombreuses reprises. Les passages sont décrits avec juste ce qu'il faut de violence pour nous secouer.
On va donc alterné entre ces deux histoires avec des personnages propres à chacune et bien sûr une équipe de police propres à chacune : des gendarmes et des membres du SRPJ.
Côté personnage, le personnage principal est Caroline. C'est une jeune femme qui est très marqué par ce qui lui est arrivé et qui tente de survivre comme elle peut. Je l'ai trouvé très courageuse et elle impose le respect car malgré les horreurs qui lui ai arrivé et qui lui arrive dans le livre, elle reste debout. 
Nous avons aussi Jim. C'est celui qui a séquestré, torturé et violé Caroline. C'est un personnage immonde mais qui fait peur. Mon ressenti a été très contradictoire car d'un côté il fait peur et d'un autre on se demande pourquoi il ne s'est pas fait choper plus tôt. Il est quand même très malin. 
Il y a d'autres personnages qui même traité très légèrement m'ont paru très attachant comme le lieutenant Bellevue et Agathe. Tous les deux ont à coeur de défendre Caroline. Côté enquêteur, l'auteur aborde la vie personnelle du commissaire Bertrand Savigny. C'est intéressant de le voir en dehors de l'enquête et de voir l'impact de son travail sur sa vie personnelle.
L'histoire de manière générale est bien construite. On alterne entre les deux enquêtes une fois l'histoire bien avancée. Le suspense est là jusqu'à la fin qui est plutôt bien réussite. Plus la fin approche plus on la redoute. Il y a cependant des choses qui m'ont dérangées. Tout d'abord quand l'auteur décrit certains personnages, les références à leurs souvenirs sont soit trop longue ou alors sans intérêt pour l'histoire. Parfois cela m'a un peu perdu dans le fil de l'histoire. La première digression vers le passé d'Agathe était longue et pas intéressante. À un moment l'auteur fait intervenir un journaliste, j'aurais aimé que son histoire soit plus développée si elle était importante pour l'histoire. Tel quel elle n'apporte pas grand chose à l'histoire.
Malgré quelques défauts c'est un livre qui se lie très bien et avec lequel on passe un moment agréable.

Éditeur : Editions Wartberg - Date de parution : 17 Septembre 2015 - Prix : 10,90 euros - 206 pages

mardi 15 novembre 2016

Atomes crochus par David Khara


Résumé :
Aéroport de Fort Worth, Dallas. Deux voyageurs essoufflés viennent de rater leur vol pour Paris et se le reprochent mutuellement : Enzo Meazza, un criminel en col blanc tout juste sorti de prison, et Janet Livingston-Pierce, ingénieur en déplacement professionnel. L'avion explose quelques secondes après son décollage... A peine remis du choc, ils sont pris pour cible par des hommes armés. Pourquoi en ont-ils après eux ? Leur commanditaire serait-il le mystérieux Griffon traqué par le FBI depuis des années ? Une seule certitude : Janet et Enzo n'auraient jamais dû se rencontrer...

Avis
Depuis le temps que j'attendais un nouveau livre de Monsieur David Khara ! J'avais tellement hâte de le lire à nouveau ! David Khara fait partie de ce petit groupe d'auteurs dont j'aime autant les livres que la personne. Je l'admire même, j'ai un respect immense pour cet homme.
Ce livre est one shot. Mais on reste dans un genre qu'il maîtrise : le thriller. L'histoire se déroule dans un pays qu'il commence à bien connaître : les Etats Unis. Il nous emmène dans une vraie course poursuite. Elle va monter en puissance au fur et à mesure des pages. Cela va se faire rapidement mais sans être bâclé. 
On va prendre le temps de faire connaissance avec les personnages. Enzo Meazza sort tout juste de prison. C'est un avocat qui a fait fortune en escroquant un paquet de monde. Au début il parait très dur et très malin, il a un côté dandy très marqué. Mais on va sentir que ces années de prison l'on fatigué et plus on va en savoir sur lui plus sa carapace va se fissurer.
Janet Linvingston-Pierce travaille pour l'AIEA (Agence Internationale de l'Energie Atomique). Elle avait été envoyée en urgence sur une mission suite à un séisme. Elle parait très sérieuse dans son travail et aussi assez banale dans sa façon d'être. C'est quand même un personnage très agréable mais sur lequel je n'ai pas accroché plus que ça.
Ces deux personnages qui n'ont aucun rapport vont devoir collaborer pour survivre. Cela donne des situations drôles, souvent tendues mais aussi des rapprochement tout en simplicité et très beau.
L'histoire est très bien construite. Elle est riche en détail qui montre qu'encore une fois l'auteur a fait un gros travail de recherche. On apprend donc beaucoup de choses, par exemple sur ce que fait Janet ou sur ce qu'a fait Enzo. Le rythme est bon et il s'accélère vers le milieu du livre quand un retournement de situation survient. C'est quelque chose que je n'avais pas du tout vu venir et j'ai adoré! Mais comme souvent dans un livre de David Khara, le côté humain est très développé. Que ce soit pour montrer ce qu'il y a de plus beau ou le pire. Cela lui sert à dénoncer des choses très actuelles que le lecteur va tout de suite comprendre. A la fin du livre il y a une grande tirade d'Enzo que j'ai trouvé extrêmement juste et qui fait passer un très beau message. 
Et la fin du livre ! Là c'était très très réussi jusqu'à la dernière page. J'avoue avoir été à deux doigts de verser une petite larme. J'avais envie de prendre l'un des personnages dans mes bras.
Dans ce livre, il y a donc de l'humain, de l'humour, de l'amour....et tout ce que j'aime dans un livre de David Khara. Ce livre est donc naturellement un coup de coeur car je n'ai pas été déçu. Vivement le prochain !!

Éditeur : J'ai lu - Date de parution : 5 Octobre 2016 - Prix : 7,80 euros - 377 pages

samedi 12 novembre 2016

Nos 14 Novembre par Aurélie Silvestre


Résumé :
« C'était un vendredi, la vie était belle ». Le cauchemar est arrivé un soir de novembre sans crier gare et la vie d'Aurélie ne sera plus jamais comme avant. Matthieu avait prévu de rentrer tôt après le concert d'Eagles of death metal. A 21h46, il lui envoie son dernier texto : « ça, c'est du rock ». Quelques secondes plus tard, les terroristes entrent au Bataclan et font basculer des dizaines de familles dans l'horreur. Matthieu ne reviendra pas.
Aurélie, au moment du drame, est mère de leur fils de trois ans et enceinte de cinq mois. Entre deuil et naissance, le livre raconte, d'un automne sanglant à un printemps layette, le combat invisible et émouvant d'une jeune femme qui ne veut pas renoncer à l'énergie, à la joie et au bonheur. Comment préparer une naissance lorsque l'on pleure le père de l'enfant à venir ? Comment rebondir quand tout vous assigne au statut décourageant de victime ? En partant de photos qui disent la quotidienneté de l'absence et la puissance de la vie qui s'accroche, elle témoigne de ce que fut une histoire d'amour assassinée et de ce que sera sa famille, amputée mais debout.
Quand la vraie vie ressemble à une tragédie où la mort et la vie se livrent un combat féroce.

Avis
Il y a des livres que l'on doit lire d'une seule traite. Cette année c'est le deuxième fois que je lis en une fois un livre car c'est essentiel pour mieux ressentir le texte. Le premier livre que j'ai lu d'une traite est celui d'Antoine Leiris ("Vous n'aurez pas ma haine"chez Fayard). Comme celui ci il parle de ceux qui restent après les tragiques événements du 13 Novembre 2015.
Aurélie nous raconte ce qu'elle a vécu du soir du 13 Novembre et les jours suivants. Certains passages sont absolument bouleversant comme celui où elle est avec son fils dans la salle du bain après qu'il ait fait une crise : "- Tu crois que j'ai mérité ça ?
                                                ........
                                                - Et moi, tu crois que j'ai mérité ça ?".
Dans les jours qui vont suivre ce tragique soir, elle va tout nous dire. Elle partage tous les sentiments qu'elle ressent. On sent que parfois tout est confus et que tout s'emballe. Mais je l'ai trouvé courageuse car elle continue d'avancer pour elle mais aussi pour ses enfants. Elle m'a touchée dans ses mots. Son écriture est parfaite et sincère. Elle a écrit ce livre avec son coeur et dans la simplicité. Il n'y a aucune haine, juste la volonté d'avancer.
Un autre passage est aussi très intéressant c'est celui où elle parle des différents stades du "deuil" ou plutôt de l'après : l'arrachement, le manque, l'absence. Elle les décrit comme étant des personnages qui l'accompagne. Elle décrit ce qu'elle ressent avec précision avec eux. On arrive presque ainsi à la comprendre même si on ne peut pas comprendre ce qu'elle vit.
Elle va aussi nous parler du passé et de comment où ils se sont rencontrés jusqu'à la naissance de leur premier enfant. Ce livre est une manière pour elle de garder une trace de ce passé pour ne pas l'oublier et pour que ses enfants puissent le connaître aussi. 
Ce livre m'a pris aux tripes. C'est un livre d'une grande puissance, d'une grande force qui vous traverse de part en part mais qui est aussi plein d'espoir. Ce livre commence avec la mort pour se finir avec la vie qui continue.
C'est à lire absolument, pour se souvenir de ce qu'il s'est passé et de l'impact. C'est une sublime leçon de vie.

Éditeur : JC Lattès - Date de parution : 9 Novembre 2016 - Prix : 15 euros - 270 pages

dimanche 6 novembre 2016

Lux par Maud Mayeras


Résumé
C'est l'histoire d'un retour, d'une sentence et d'une vague qui monte à l'horizon.

2016. Antoine Harelde débarque à Ceduna, dans les terres arides du sud de l'Australie.
Vingt ans auparavant, il a passé un été dans cette petite ville perdue et, en l'espace de trois mois qui l'ont vu quitter l'adolescence, il a connu la joie, l'amitié, l'amour et l'horreur.
Aujourd'hui il est un homme. Il n'a pas oublié, il n'a rien pardonné.
Mais la justice prend d'étranges et inquiétantes couleurs à la lumière de l'apocalypse. 

Avis :
C'est le second livre de Maud Mayeras que je lis. Le précédent "Reflex" ne m'avait séduit qu'à moitié mais ce n’était pas une grosse déception. Pour son dernier, j'ai entendu tellement d'excellentes critiques qu'au bout d'un moment j'ai dû bouleverser mon programme de lecture pour m'y plonger.
Antoine, le personnage principal, est un français qui débarque en Australie avec sa mère. Il se sent un peu seul mais il se lie d'amitié avec un jeune du coin, Hunter. Ils en deviennent presque inséparables. Mais pour être plus précise, on va suivre Antoine dans le présent et dans le passé pendant une bonne partie du livre. On comprend que ces moments du passé d'Antoine vont déboucher sur un événement majeur pour Antoine qui explique le présent. Antoine évolue au fur et à mesure de l'histoire. On le sent grandir, devenir un autre qui va passer de la vengeance à l'amour. 
Parmi les autres personnages, il y a aussi Lark, la sœur de Hunter. Elle est un peu un boulet pour son frère qui doit la traîner partout avec lui. Quand on la retrouve dans le présent d'Antoine, on la reconnaît à peine. On comprend que quelque chose d'important s'est passée sans savoir quoi. Elle tombe amoureuse d'Antoine. Un événement va les séparer, vont ils se retrouver ? Il faudra beaucoup de patience pour le savoir. 
Pour son frère, Hunter, on le découvre à travers Antoine comme Lark. On aura donc deux visions opposées au début du livre. On va le trouver sympa à moment et le détester, le haïr par la suite. 

Le troisième personnage qui est beaucoup présent c'est Cockie. Au début des livres on comprend que c'est un fou qui erre dans le village. Les chapitres sur lui sont très étranges. Il vit dans un autre monde. Il est devenu comme ça suite à un événement qui l'a traumatisé. Mais est il simplement fou ou juste un peu simplet ? 
Il y a deux autres éléments que je qualifierais presque de "personnages" tellement ils sont présents dans ce livre : les émotions et la nature dans sa globalité. Maud décrit les émotions à merveille. J'avais l'impression de les sentir et de les vivre. C'était parfois assez puissant, déconcertant. C'était parfois tellement fort que je ne suis pas certaine d'avoir tout compris mais ce n’est pas grave. Maud joue avec les mots et les sentiments à la perfection. Elle le fait tellement bien qu'elle nous perd et que l'on ne sait pas où l'on va mais on veut y aller quand même. Pour la nature, on sent qu'elle est hostile parfois ou qu'elle peut être bienveillante. Mais on la ressent aussi très fortement. Cette terre rouge j'avais l'impression de la voir. Cette eau, de la mer ou autre, j'ai crû que j'étais en train de la goûter. Et les odeurs ! Les bonnes comme les mauvaises (et surtout celle là) venaient me titiller le nez.
Je dirais donc que tout est vivant dans ce livre. La mort est quand même là, elle rode. Mais chaque personnage va se jouer d'elle jusqu'à ce que cela ne soit plus possible.
L'écriture est belle, soignée, fluide. L'histoire est bien construite. Les chapitres courts sont très bien car soit il parle d'une action précise qui se finit à la fin ou alors ils attisent notre envie de continuer. Le rythme est donc très bien choisi. On ne sort pas indemne de ce livre. C'est un coup de cœur de dingue ! 

Éditeur : Editions Anne Carrière - Date de parution : 6 Octobre 2016 - Prix : 19 euros - 252 pages

mardi 1 novembre 2016

Sois belle et t'es toi ! par Jérémy Bouquin


Résumé :
C’est l’histoire de Sam, 32 ans, enquêteur dans une boîte renommée de sécurité. En règle générale, il traque avec brio les espions, les arnaqueurs en cols blancs, les traders en ruptures de ban, les cadres peu scrupuleux… Cette fois son boss l’envoie sur une affaire minable, une éventuelle arnaque à l’assurance en Dordogne ! Une histoire classique en somme. Sauf que Sam n’est pas enquêteur, mais enquêtrice ! Enfin il, elle voudrait l’être. Il, elle s’évertue à se transformer, à quitter ce corps d’homme, ces tenues masculines, ces attitudes macho. Alors tout en se gavant de produits pour faire pousser les seins, tomber les poils, changer la voix, Sam fait le job… et mène l’enquête dans ce Bagdad Cafébrivois. Routiers testostéronnés comme jamais, pute en fin de parcours, VRP- dessinateur, tenancier mutique plus mafieu qu’il n’en a l’air et gendarmes bornés, les êtres curieux et originaux ne manquent pas. Et c’est heureux pour Sam qui tout en pensant à la belle petite robe rouge, qu’il pourra bientôt enfiler, dénoue les fils d’une intrigue bien plus complexe et surprenante qu’il n’y paraît. Sam est le premier héros transsexuel normal. Ici pas de voyeurisme malsain, pas de revendication outrancière, pas de combat… juste les états d’âme d’un être mal dans sa peau d’homme ! Ce malaise ne l’empêche bien évidemment pas, et c’est heureux, de se comporter comme une parfait salaud ou comme la pire des salopes, en cas de besoin.

Avis :
Premier livre que je lis de cet auteur mais sûrement pas le dernier. J'aurais l'occasion de le rencontrer lors du salon Polar sur Loire le 5 Novembre à Tours. Ce livre est édité chez une maison d'édition que j'aime, que j'adore : les éditions Lajouanie. Pour celles et ceux qui ne le savent pas, je suis amoureuse de leurs livres et surtout des couvertures qui sont toutes parfaites ! Des de vraies oeuvres d'art ! 
Ce roman est dit "policier mais pas que..." Et c'est effectivement le cas. 
Le personnage principal s'appelle Samuel. C'est un ancien flic qui est devenu enquêteur pour une société d'assurance. Il a dû changer de métier car Samuel veut devenir Samantha....Oui le personnage principal est un transsexuel. C'est une première pour moi de lire un livre avec un tel personnage principal. On va donc suivre une grande partie de sa transformation. Un peu sur le plan physique mais essentiellement sur le plan psychologique. C'est ce qui est le plus intéressant car on a envie de comprendre pourquoi il/elle en arrive là. On veut comprendre le cheminement précis de cette volonté de changer de corps.
L'enquête est du coup relayé souvent au second plan. Ce n'est pas pour moi l'essentiel du livre. Elle a plus servie de support pour la base du livre. Elle n'est pas pour autant traiter à la légère et mal. Elle reste logique et précise. Elle est aussi très humaine. 
Cette histoire est faite de beaucoup de rencontres qui vont influer plus ou moins fortement sur le déroulé de l'enquête mais aussi de l'évolution du personnage. C'est ce qui m'a le plus plu dans le livre. Le côté psychologique est très développé et même très bien.

Le livre est court et sans longueur. Les pages défilent vite. On s'attache à Sam au fur et à mesure que l'histoire avance. Ce personnage a beaucoup de courage et acquiert une forte volonté de s'en sortir. Le style est parfait, le rythme est là et nous entraîne. C'était un plaisir de lire ce livre.
Je suis définitivement une Lajouanie addict ! 

Éditeur : Lajouanie - Date de parution : 20 Mai 2016 - Prix : 18 euros - 200 pages